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Le perfectionniste feignant

Vivre pour mieux partir

13 Mai 2012, 20:58pm

Publié par Johnny Super-Trempe

Écrire, écrire dans le but de s'évader, de fuir la réalité, de rêver éveillé, de pouvoir s'en souvenir des moindres détails. Coucher des mots, sur du papier, par plaisir, par envie, par amour ou par haine. La haine, le sentiment que j'incarnerais, car il crée de la peine sans en subir les conséquences et les douleurs qu'il occasionne. Écrire pour vivre, pour ressentir, pour avoir une seconde vie, une seconde chance, s'évanouir dans ses pensées et ne se réveiller que pour s'inspirer. Le monde inspire, surtout le plus grand des misanthropes. La réalité a laissé place à nos rêves et on ne peut rien y faire. On peut rêver, on peut imaginer, mais on ne peut vivre dans son imagination, à moins de vivre dans un perpétuel roman, un roman inachevé, que l'auteur écrirait au fur et à mesure de sa vie comme il la ressent. Être mélancolique, ressasser ses souvenirs, se dire que c'était mieux avant, même si c'est invérifiable, regretter ses actes, regarder en arrière. Pleurer, parfois pour rien, surtout pour rien. Et puis écrire, raturer, griffonner, déchirer et recommencer. Et enfin s'éteindre, laisser la place, s'allonger, regarder le ciel, sourire et s'en aller en ne laissant derrière soi qu'une belle vie et quelques écrits jetés au hasard dans la masse populaire. Vivre pour écrire, perfectionner, s'expérimenter, raconter, romancer sa vie, mentir, exagérer, cacher la vérité, s'améliorer puis détester, relire et jeter. Froisser la feuille, effacer la sauvegarde, tout réécrire, regretter de l'avoir jeté puis s'en foutre et oublier. Ressentir des sentiments, les ignorer, les refouler, les dénigrer. Se moquer des gens, se moquer des amoureux pathétiques avec leurs petites gueules bien sympathique. Brûler les bancs publics, ne plus vouloir voir ces amoureux éphémères qui se détesteront, se dénigreront, se regretteront puis s'oublieront. Ecrire pour rien, écrire pour tout. Pour remplacer une psychothérapie, gratter un malaise, une enfance différente dont personne ne guérit.

 

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